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Cannabis : génétiques, culture et noms de variétés

 

Mis à jour le 10/03/2024

 

Uniquement pour vous répondre. N'est ni utilisé à des fins commerciales, ni publié publiquement.

 

Clones, croisements, graines, souches, strains… Les noms de variétés dans le cannabis sont nombreux. Avec des gammes de produits correspondants à chaque cannabinoïde en vogue, où va-t-on avec les noms de variétés ? Entre histoire, phénotypes, growers et génétiques, je me penche aujourd’hui sur ce sujet qui paraît presque vertigineux.

 

Introduction

 

Oro – Testeur de CBD

Les noms des variétés et de croisements de cannabis déterminent grandement nos idées et nos choix. C’est grâce à eux et avec ce que l’on imagine goûter que nous sommes orientés vers telle ou telle strain. Si vous adorez le citron de manière générale, il est clair que vous allez probablement être attiré vers les variétés du genre. Les noms peuvent être justes autant qu’ils peuvent être farfelus. Et entre les deux c’est l’infini. En fait ils peuvent avoir du sens, avoir une histoire, comme être totalement aléatoires.

« On s’en fout mec, c’est de la weed », une phrase qu’on imagine bien les premiers hippies prononcer. Pendant des décennies, il faut savoir que l’herbe c’était juste « de l’herbe ». Le milieu n’était absolument pas régulé et les consommateurs ne connaissaient souvent pas le type de cannabis qu’ils consommaient, ni les noms des variétés. Les noms étaient souvent ignorés, seulement connus par ceux qui les faisaient pousser depuis leur stade de graine.

Aujourd’hui beaucoup de standards et de normes sont désormais en place. Ces standards n’existaient absolument pas avant, cela rend les choses meilleures aujourd’hui mais ce n’est pas forcément plus facile pour le consommateur de s’y retrouver.

 

Une seule espèce

 

Le houblon, que l’on utilise pour fabriquer la bière, est l’espèce végétale la plus proche du cannabis. Des généticiens affirment qu’il y a 28 millions d’années, le houblon et le cannabis auraient divergé. Avec le temps le cannabis aurait développé des cannabinoïdes et le houblon non. Ces recherches déterminent que les cannabinoïdes sont apparus après que le cannabis et le houblon ait divergé.

Il n’y aurait ensuite qu’une seule espèce de cannabis, celle-ci se serait développée au travers d’époques comme la préhistoire, l’antiquité et la Chine ancienne. Et elle aurait enfin donné 3 sous espèces : l’indica, la sativa et la ruderalis. C’est d’ailleurs la sous espèce sativa qui donna le cannabis sativa L que l’on connait tous. D’ailleurs précisons-le, il n’existe que très peu de vraies souches et vraies génétiques CBD. Donc les noms sont encore plus à prendre avec des précautions !

 

noms de variétés dans le cannabis
Crédit photo : Cannabis Information Institute

 

Pour résumer vous l’avez compris, l’arbre généalogique s’étend plus on s’éloigne.
C’est d’ailleurs au sein des indicas, sativas et ruderalis que sont apparus le chanvre classique, la Skunk, la Haze, la Kush…

Les cannabinoïdes et les terpènes sont ceux qui créent des différences au sein des sous espèces : les « phénotypes ». Et eux même sont déterminés par les origines de la plante, géographiques comme climatiques. Et bien sûr, la culture, la récolte et la transformation ont aussi un rôle majeur.

 

Une infinité de noms

 

Les noms peuvent annoncer la lignée de la variété, une caractéristique ou son origine. Certaines variétés sont dites « Landrace », celles-ci tirent leurs noms de leur origine géographique et n’ont jamais été croisées (Afghan, Hindu, Pakistan…). Ces mêmes variétés étaient transportées partout dans le monde, plantées et souvent croisées.

Toutes ces reproductions, toutes ces sélections… Tout vient de la curiosité et du désir de l’homme à découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux effets, d’accroître les rendements…Chaque breeder va nommer ses créations comme il l’entend, parfois plus intelligemment qu’un autre. Mais l’absence d’un registre de noms encadré au niveau mondial fait que ces mêmes noms vont dans tous les sens, encore plus aujourd’hui avec les autres cannabinoïdes comme le CBD et le CBG qui vont vers des lexiques aussi étendus mais avec des génétiques plus limitées et moins robustes.

En fin d’article, je vous donne une liste des noms connus historiquement pour le cannabis. Vous allez être surpris !

 

Dérives et imagination

 

Le désir de nommer et démarquer son croisement, l’imagination de chacun, les sens de chacun… C’est la porte ouverte à tous les noms possibles et imaginables, avec de nombreux doublons et noms parfois incohérents. Mais aussi des noms ayant une origine marketing et c’est bien dommage. Heureusement qu’on a quelques noms bien pensés et bien trouvés.

Certains noms viennent parfois simplement de la langue régionale. Par exemple, les généticiens de la côte Est et ceux de la côte Ouest des États-Unis n’auront pas forcément le même vocabulaire pour nommer des variétés. Même pour des variétés similaires.

 

Il faudrait juste éviter les dérives de ce genre :

  • Tits
  • Catpiss
  • Hogs Breath
  • Purple Pussy
  • Alaskan Thunderfuck

 

S’il vous plait breeders et généticiens, faites que les noms aient un minimum de sens et que ça « match » avec la variété et ses terpènes…

 

noms de variétés dans le cannabis
Terps Wheel – Green House Seeds

 

Trompe-l’œil

 

Un article paru sur Vice en 2017 abordait le sujet des variétés de cannabis sativa/indica et des noms donnés à ces même variétés. Plusieurs passages de cet article sont vraiment pertinents, les voici traduits :

 

« En ce qui concerne les différences génétiques entre une variété d’herbe censée être à 30 pour cent indica et 70 pour cent sativa, ou vice-versa, la science a déjà fortement suggéré qu’il s’agit d’un gros mensonge. »

 

Une étude réalisée en 2015 par des scientifiques canadiens a examiné 81 souches de marijuana et a révélé que la division sativa-indica signalée correspondait rarement à leur constitution génétique réelle.

 

« La plupart des gens pensent probablement que les variétés sont génétiquement similaires si elles portent un nom similaire, mais cela aussi peut être trompeur. Par exemple, on s’attend à ce que les variétés de weed « haze » soient plus à dominance sativa. Mais, selon l’étude de 2015, alors que les Super Silver Haze et Neville’s Haze sont signalées comme étant à dominance sativa, d’autres, comme la Domina Haze, sont en fait plus similaires génétiquement aux variétés « kush » à dominance indica, comme Master Kush ou King’s Kush. 35% des souches testées par les chercheurs présentaient plus de similitudes génétiques avec des variétés portant des noms différents qu’avec des variétés portant le même nom. »

 

Source : Vice

Intéressant, n’est-ce pas ?

 

Réalités

 

  • Le nombre de consommateurs qui choisissent leur variété par le nom a aujourd’hui décuplé. La plupart souhaitent un effet et un goût particulier qu’ils rattachent facilement à un nom de variété. Sauf que, comme dit plus haut, les noms peuvent être trompeurs.
  • Chaque croisement, chaque graine, chaque pied, à moins d’avoir isolé un phénotype, ils sont toujours différents.
  • Les normes de l’industrie sont strictes sur les étiquettes de test mais pas sur celles des souches. Et aussi qu’une bonne partie de l’industrie « triche » encore aujourd’hui.
  • D’un dispensaire ou d’un grower à un autre, une même variété peut donc sembler complètement différente. L’environnement, la culture, les conditions, le curing, tout va avoir un impact sur le produit final désiré.

 

Cela n’empêchera pas le grower d’avoir quelque chose de bien et peut être similaire, mais ce sera différent. Avec qui sait peut-être un nouveau phénotype unique, ou bien l’inverse, un phénotype presque inexistant.

 

Nick Stockton, dans son article pour Wired :

« Désolé, mais les noms des variétés de cannabis n’ont pas de sens »

A déclaré :

« Si vous clonez le Sour Diesel de votre ami à partir d’une bouture, alors c’est totalement cool d’appeler la nouvelle plante Sour Diesel. Mais, si vous obtenez une graine étiquetée « Sour Diesel », il n’y a aucun moyen que ce soit la même plante. Même si la graine provenait d’une femelle Sour Diesel accouplé avec un mâle Sour Diesel. Pensez-y de cette façon : même si une paire de clones humains masculins et féminins avait des relations sexuelles et faisait un bébé (désolé pour le visuel), cet enfant ne serait pas une copie génétique exacte. Les gènes se mélangent et le bébé mérite donc un nouveau nom. »

Source : Wired

 

les noms de variétés dans le cannabis
Crédit image : Statesman Journal

 

Breeder ou banque de graines ?

 

Il faut le savoir, il y a beaucoup plus de « banques de graines » et de « revendeurs » qu’il n’y a de généticiens, de vrais breeders et de vrais clones de qualité. Les clones et les graines ont souvent, sans que nous le sachions forcément, les mêmes origines et la même provenance. Faites d’ailleurs attention avant d’avoir 100% confiance en une banque de graines, ce sont souvent que de simples revendeurs !

Mike – Exotic Genetix

Mike, le fondateur de Exotic Genetix avait déclaré lors d’une interview pour Leafly (traduit) :

Il est facile de visualiser la chose, si vous faites une œuvre unique qui vous ressemble, vous vous appliquez à le faire, vous lui donnez donc un nom. C’est VOTRE œuvre.

Dans cette même interview il a ensuite dit (traduit) :

« Si tu veux prendre le breeding au sérieux, je pense que tu dois faire quelque chose toi-même d’abord. Faire ton propre pied mâle, faire ta propre lineup. Ce qui compte c’est d’en faire ton propre art. »

Source : Leafly

 

 

Il dira aussi que prendre quelque chose d’un breeder puis d’un autre et faire un croisement pour ensuite lui donner un nom est complètement injuste. Il dit même que c’est une insulte envers la communauté.

On pourrait clairement comparer tout ça à la copie et à l’inspiration dans la réalisation de certaines œuvres. Un vrai artiste part d’une feuille blanche et fait tout lui-même sans utiliser de papier calque !

Il y a aussi beaucoup de graines du marché qui sont produites en « trichant » : En rendant hermaphrodite des clones/boutures à la base féminisés qui fourniront ensuite des graines féminisées. Une pratique bien plus répandue qu’on ne le pense malheureusement…

 

noms de variétés dans le cannabis
Crédit image : Medicinal Genomics

 

Pourquoi breeder ? 

 

Mais pourquoi se donner la peine d’élever une nouvelle souche de Skunk si plus de deux douzaines de souches de Skunk existent déjà ? Pourquoi s’embêter à reproduire une autre version de Blueberry alors que plus de trente hybrides de Blueberry existent déjà ? Quel est le but de créer un autre hybride de Northern Lights alors qu’il en existe déjà tant ?

Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles les sélectionneurs ne devraient pas s’impliquer dans un programme de sélection sur plusieurs années, mais il y a des raisons fondamentales pour lesquelles nous devrions sélectionner des plantes de cannabis.

 

  • Améliorer les qualités d’une souche et verrouiller une caractéristique que nous aimons.
  • Créer quelque chose de nouveau.
  • Reproduire quelque chose qui s’est perdu.
  • Créer des souches adaptées à des environnements de culture spécifiques.

 

La plupart des bons éleveurs sont des cultivateurs sérieux ou cultivent depuis un certain nombre d’années. Grâce à leur expérience de la culture, ils trouvent des secteurs du marché qui manquent de souches répondant à des goûts et besoins particuliers. C’est à ce moment-là qu’un sélectionneur peut développer une variété populaire qui convient à une certaine zone de marché. Le breeding consiste également à savoir quand et pourquoi vous devez développer une variété.

Source : The Cannabis Breeder’s Bible by Greg Green

 

Les noms de variétés dans le cannabis

 

Clones et graines : différences

 

Celles-ci étant légales et accessibles dans la plupart des pays, les graines sont le moyen principal que les cultivateurs utilisent pour faire pousser du cannabis. En plus de cela, les graines sont de base régulière et donc peuvent donner les deux sexes, mais les graines féminisées offrent la garantie d’avoir une femelle. Tout cumulé les graines féminisées facilitent et accélèrent la culture.

Il existe cependant pas mal de négatif avec les graines. Vous n’êtes pas garantis que vos graines vont toutes germer. Les graines ne sont jamais à l’identique de leur parent. Comme les enfants de deux parents différents, le génotype sera toujours légèrement différent. Les graines coutent parfois aussi très cher.

Les clones sont uniformes, ce sont des copies exactes de la plante mère utilisée. Une femelle produira des clones femelles. Pas de germination, pas d’attente. C’est plus « sûr » et plus rapide.
Les clones ont tout de même quelques inconvénients. Ils récupèrent tous les défauts des parents. Et difficile d’en trouver des parfaits. Ils sont également illégaux et sont plus difficiles à se faire livrer. Avec « votre » pied mère, les clones seront quasiment gratuits.

Les graines sont robustes et les clones sont délicats. Les graines vont donc convenir à des cultivateurs non-expérimentés, et les clones vont nécessiter un peu plus de travail et d’attention. Les clones prennent plus de place et de matériel que les graines. Les clones sont résilients, mais n’ont par exemple pas de racine pivotante contrairement aux graines. Vous pouvez aussi vous lasser facilement de vos clones, vu que ce sont tous exactement les même. Et les clones ne vont pas forcément plus vite que les graines vu qu’il va falloir les transplanter.

 

Quelques éléments à retenir :

 

Clones 

 

  • Les cultivateurs doivent savoir comment cloner s’ils veulent générer d’autres plantes à partir d’une souche. La plupart des nouveaux cultivateurs ne savent pas comment cloner.
  • Il est impossible de produire des graines non hybrides à partir d’un clone femelle sans obtenir un clone mâle de la même souche. Un hybride peut être créé en trouvant n’importe quel donneur mâle.
  • Les clones ne présentent aucune diversité. Si le clone est issu d’une excellente plante mère, les clones seront également d’excellentes plantes femelles.
  • Les clones porteront toujours les mêmes caractéristiques sur des boutures continues du clone original.
  • Les clones ne nécessitent que peu ou pas de procédures de reproduction afin de reproduire les caractéristiques de la plante mère. Si vous trouvez une bonne plante mère, tout ce que vous avez à faire est de la bouturer.
  • Les clones peuvent être facilement volés et étiquetés comme étant le produit de quelqu’un d’autre.
  • Si une maladie tue un seul clone dans une chambre de culture, alors tous les autres clones échoueront probablement aussi. Les clones partagent les mêmes défauts.

 

Graines 

 

  • Les cultivateurs n’ont pas besoin de savoir comment cloner s’ils veulent générer plus de plantes.
  • Les graines non hybrides peuvent être produites en accouplant des plantes mâles et femelles de la même souche pendant la floraison.
  • Les graines auront des variations, perdant certaines caractéristiques et en gagnant de nouvelles, à moins qu’elles ne soient issues d’une « vraie sélection ».
  • Les semences demandent beaucoup de travail si vous voulez que la souche ait peu ou pas de variations dans sa descendance.
  • Les graines peuvent être sélectionnées de telle manière qu’il est difficile de reproduire la plante mère dont elles sont issues. Cela rend le travail plus difficile à voler.
  • La plupart des graines contiennent quelques variations et certaines peuvent mieux gérer les problèmes de culture que d’autres.

 

Source : The Cannabis Breeder’s Bible by Greg Green

 

 

La « Tissue Culture » et la culture de « Meristems »

 

Bon, déjà la culture de tissus, on ne parle pas de textiles hein. Avec une recherche google et selon wikipédia, voilà ce qu’est la culture de tissus :

« La culture tissulaire est la croissance de tissus ou de cellules dans un milieu artificiel séparé de l’organisme parent. Cette technique est également appelée micropropagation. Elle est généralement facilitée par l’utilisation d’un milieu de culture liquide, semi-solide ou solide, tel que le bouillon ou la gélose. »

Pour ceux qui n’ont pas encore compris, c’est de la culture cellulaire. Mais à quoi ça sert ?

La culture de tissus et de meristems sont des techniques et des modes de travail qui permettent d’améliorer et stabiliser la génétique des plantes de cannabis. Cela permet d’être très précis dans ce que l’on cherche à faire.

En culture de tissus, de simples morceaux de plantes (comme des feuilles ou des boutures) peuvent permettre de reproduire des plantes identiques et pouvoir y inclure un travail de recherche.

Ces morceaux de plantes sont cultivés sur des supports nutritifs spéciaux et sont soumis à des conditions spéciales (lumière, température, humidité…).

La culture de meristems, c’est presque pareil, sauf qu’on travaille sur des morceaux presque invisibles à l’oeil nu et sur des cellules individuelles. Cela permet d’étudier les gênes et les caractéristiques d’une plante avec précision. C’est clairement du travail de biologie. Et souvent, ceux dont c’est le domaine de travail, font des découverte intéressantes voir importantes quant à la plante.

 

On est Dieu armé d’un microscope et on développe des variétés. Je caricature mais c’est ça.

 

Pour résumer, la culture de tissus permet de redémarrer une génétique ou de la nettoyer du ou es virus qu’elle peut avoir. On peut aussi stocker des génétiques avec très peu de place.

 

Même le magazine High Times s’est récemment enflammé sur le sujet. Capture d’écran High Times

 

Un fiasco mais pas une fatalité

 

Reprendre des noms de variétés emblématiques THC pour nommer des variétés CBD, c’est une pratique courante… Mais s’il vous plait… inventez des noms !

Ne copiez pas les noms existants à moins d’être sur une copie conforme ou presque… Ça n’amène que des faux espoirs en fait…

Elles peuvent être bonnes, mais JAMAIS ça a le goût de la vraie…
C’est juste déprimant.
A force je vois une Gelato, une Bubblegum, une Lemon Haze CBD je veux même pas les gouter juste pour les noms qu’elles portent…

A la base, j’étais vraiment parti pour faire un coup de gueule et pester, mais je me retiens. En vrai, à force de tester et de voir défiler autant de variétés, que ce soit en THC ou en CBD, les noms perdent leur sens et leur valeur. Sachant qu’en plus avec le temps certaines génétiques arrivent à épuisement. Elles disparaissent pour laisser la place à d’autres. Alors naturellement j’ai cessé d’y prêter attention. Je garde toujours un peu espoir quand on m’annonce une Bubblegum ou une Sour Diesel, mais j’ai arrêté de me faire de fausses idées, encore plus en CBD.

On peut le dire, les noms de variétés : c’est un fiasco. Mais pas tant. L’univers des variétés et des croisements est juste devenu moins accessible, plus complexe. Mais avec des connaissances et/ou des recherches, on trouve quand même des breeders qui font attention aux noms qu’ils donnent aux variétés, notamment chez ceux qui sont aux origines même des variétés populaires d’aujourd’hui.

 

La Wedding Cake de Seedjunky, c’est de la Wedding Cake, pas de doutes !

 

Conclusion

 

Avec les analyses de taux de cannabinoïdes et des profils terpéniques qu’il existe aujourd’hui, on va quand même vers quelque chose de plus fiable et plus adapté. Alors les noms n’auront probablement plus la même importance qu’avant. Ils ne disparaitront pas mais ils prendront peut-être un caractère plus léger, plus fun. Et notre choix sera lui plus qualitatif, plus précis, plus adapté. Et tant mieux.

Cela laisse tout de même quelque chose de positif. Tout un univers s’offre aux intéressés. Un univers complexe, vaste, curieux et plein de surprises. Un univers où chacun fait son propre parcours, ses découvertes, avec ses goûts et ses envies. Univers qui en plus de cela évolue chaque année, de nouvelles génétiques, de nouveaux phénotypes, de nouvelles saveurs. C’est le cannabis qui fait les noms et pas l’inverse.

 

noms de variétés dans le cannabis

 

Choisir sa ou ses variétés grâce aux analyses, aux profils terpéniques, ça semble quand même plus précis et pointu qu’un simple nom de variété. En tous cas ça me plaît ! J’ai comme l’impression d’avoir un pokedex du cannabis à remplir. Un parcours, un chemin, une aventure. Une quête sans fin remplie de couleurs et de saveurs. Les moins aventuriers se contenteront peut-être de suivre le marché et ce qu’il a à offrir. Mais pour les plus curieux et les plus courageux, je vous souhaite une incroyable épopée !

 

Attention

 

  • Celui qui fait simplement pousser de l’herbe sans aller vers les croisements et la génétique c’est un grower.
  • Un breeder, de l’anglais « breed » qui signifie « reproduire », qui ne fait pas le travail d’un généticien, c’est un simple breeder. Rien de plus. Il croise juste des variétés entre elles.
  • Par contre, faire se reproduire des mâles et femelles déjà longuement cherchés pour ensuite en récupérer les graines et pour isoler des possibles phénotypes, les analyser pendant la culture pour voir leur résistance aux maladies, comment elles réagissent à tel ou tel sol, lumière, conditions… Tout ça représente des années de travail poussé. Les quelques rares personnes qui font réellement ça on les appelle des généticiens ou des chimistes.

 

Un « bon » breeder

 

  • Ne produit pas de souches hermaphrodites.
  • Vend que des semences viables.
  • Ne reproduit pas le travail d’autres personnes sans leur permission.
  • sélectionne toujours les caractères qui lui plaisent.
  • Écoute ce que veut le marché s’il sélectionne pour le marché.
  • Prend en compte les critiques négatives sur son travail et les préoccupations légitimes concernant ses produits.

 

L’expérimentation donne naissance à de nouveaux hybrides. Les hybrides stabilisés donnent naissance à de nouvelles souches. Il est de loin préférable de générer une excellente souche stable que de générer plusieurs souches moyennes instables. La sélection est un engagement à long terme. De nombreux éleveurs arrêtent de reproduire après quelques années seulement, par manque de temps, d’espace et d’argent. Même s’ils ont appris quelque chose sur l’élevage en si peu de temps, ils n’auront pas eu l’occasion de le mettre en pratique. Si vous voulez élever du cannabis, préparez-vous à passer quelques années à acquérir les bases de l’élevage.

La sélection consiste à reconnaître les caractéristiques qui méritent d’être conservées. N’ayez pas peur d’admettre que vous n’avez rien qui vaille la peine d’être reproduit. Certains des meilleurs sélectionneurs ont passé en revue des dizaines de populations différentes avant de trouver une plante qui se distingue des autres.

 

Source : The Cannabis Breeder’s Bible by Greg Green

 

La Culture soignée, le living soil et le terroir

 

Bien cultiver et donner de l’attention à la plante, c’est peut être la première chose à faire avant de s’intéresser au breeding et autres.

Dans le vaste monde du cannabis, l’innovation maintient la communauté à flot. Le living soil, ou en français « sol vivant », est une approche biologique qui offre une expérience de cannabis saine et unique.

Le sol vivant est un écosystème dynamique rempli de micro-organismes qui nourrissent les plantes. Il rend les nutriments facilement absorbables, favorisant une croissance robuste. De plus, c’est écologique et ça réduit les produits chimiques tout en présevant l’eau.

Les plantes cultivées en living soil sont plus résistantes, ont des profils terpéniques plus riches, et les cultivateurs vantent des rendements plus élevés et une qualité globale exceptionnelle. Comparé aux milieux de culture classiques, la culture en sol vivant gagne haut la main et en tous points.

C’est bon pour vos papilles, pour les terps, pour les cannabinoïdes, l’effet d’entourage, pour la planète et j’en passe.

 

Un art et des œuvres 

 

Il existe de nombreuses raisons de sélectionner votre propre variété de cannabis. Essayez de trouver une idée originale pour créer votre propre variété. Les idées originales semblent toujours donner les meilleurs résultats.

Un bon éleveur est capable de pratiquer l’élevage d’une manière qui lui permet de développer et d’améliorer son art. Un mauvais éleveur fait toujours son petit bonhomme de chemin sur le marché, caressant son propre ego, racontant des mensonges sur ses produits et mettant généralement les autres personnes mal à l’aise par sa présence. Les premières et les plus importantes normes à respecter sont l’honnêteté, l’esprit sportif et de bonnes capacités de communication.

Ne pensez jamais que vous êtes le meilleur parce que vous avez développé quelque chose de fantastique. Laissez les autres faire les éloges à votre place. Le plus grand plaisir que vous aurez en tant qu’éleveur sera de voir d’autres personnes apprécier vos résultats.

 

Source : The Cannabis Breeder’s Bible by Greg Green

 

Bonus

 

noms de variétés dans le cannabis
Crédit image : The Pitt News

 

Le cannabis, que ce soit la plante, la fleur, la résine ou les joints ont déjà pas mal de noms, (je n’ai pas mis ceux qui ne me parlait pas ou peu) :

  • Bédo (MAN), du manouche bédave
  • Beuze (FR), fém., de beuh, a donné et zeub en verlan
  • Bhang (INDE)
  • Boom (EN)
  • Bud (EN)
  • Buzz, Beuz (??), masc.
  • Calumet (FR?), masc. a donné cal, calle (?)
  • Canne (FR)
  • Charras (AS), hash népalais, mou et généralement excellent, fait main.
  • Chichon (FR), déformation de haschich.
  • Chocolat (FR)
  • Cierge (FR), masc.
  • Cigarette magique (FR), fém.
  • Cigarette qui fait rire (FR), voir Joystick (UK)
  • Cône (FR), masc.
  • Dagga (Afrique du Sud)
  • Doob, Doobie (EN)
  • Dope (EN)
  • Ganja (JAM)
  • Grass (EN)
  • Hash (EN)
  • Hashish el Keif (Syrie, Lebanon)
  • Herbe (FR), a donné beuh, beuhér, beuze, zeb et zeub en verlan (FR)
  • Joint (FR), a donné oinj en verlan (FR)
  • Joko, jocko (FR?), de joint (?)
  • Kabak (Turquie)
  • Kef, Kif, Kief (Maroc, Algérie)
  • Laitue (FR), fém.
  • Locoweed (EN)
  • Maconha (Brésil)
  • Marihuana (NA)
  • Marron (FR)
  • Mary Jane (EN)
  • Mèche (FR), fém.
  • Mota (ESP)
  • Pétard (FR), masc., a donné tarpé en verlan et pét ou pétch en contraction (FR)
  • Pilon, pil (FR), masc.
  • Porro (ES)
  • Pot (EN), a pu donner « pothead » (« défoncé »)
  • Reefer (EN)
  • Roach (EN)
  • Rongony (Madagascar)
  • Salade (FR)
  • Sboub (MAR?), a donné sboubi, réf. au sexe masculin (?)
  • Sensi (??), de Sensimilia. Weed non fécondée, sans graines
  • Shit (EN), merde en anglais, a donné teu, teuteu, teush, tiche et teushi en verlan (FR)
  • Spliff (EN)
  • Stick (INT), masc., a donné keussti en verlan (FR)
  • Suruma (Mozanbique)
  • Sum, seum, meusseu (MAR), masc., shit « haut-de-gamme », plus mou et concentré. Signifie « venin »
  • Tamien, tamia (FR?)
  • Takrouri (Tunisie)
  • Toke (EN)
  • Verte (FR)
  • Weed (EN)

 

Chanvre Cannabis 1992 Godot

 

Merci à ZykoW sur Cannaweed pour ses recherches que j’ai bien complété ! On en oublie des biens ou des connus ? Dites-le-nous en commentaire !

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Oro Oro
Passionné par le cannabis en général. De la génétique aux produits finis en passant par la culture. Les terpènes, les saveurs et les effets que peut procurer le cannabis et le chanvre également. Il n'a jamais été question pour moi de ne plus en consommer ou de réduire ma consommation, cependant, l'impact négatif que celui-ci (THC) aura eu sur ma santé mentale et ma créativité n'était pas négligeable. Le CBD m'a remis droit dans mes baskets et m'a fait découvrir un nouvel aspect de la chose en remettant les cannabinoïdes dans leur juste utilisation. Tout ça couplé à mon côté geek/robot et ma passion pour l'écriture est ce qui m'a poussé jusqu'ici aujourd'hui.

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