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Le curing est tout aussi important, voire plus important que la culture elle-même !

D’ailleurs, les producteurs et les cultivateurs passionnés négligent souvent ces étapes, ce qui se traduit par des produits de moindre qualité comparés à ceux réalisés par des experts maîtrisant cet art. Le curing est d’ailleurs étroitement lié au séchage, et le séchage à la culture. Ces étapes, bien qu’allant dans un ordre défini, vont de pair et définissent clairement la qualité du produit final.

Attention, il existe diverses techniques et approches. Et bien que certaines puissent être meilleures que d’autres, l’important est de savoir ce que l’on produit et pourquoi on le produit. On peut très bien axer une culture pour obtenir des fleurs consommables rapidement, nécessitant peu de curing. Mais on peut aussi faire l’inverse : cultiver des fleurs dans l’optique d’un affinage prolongé afin d’en révéler le plein potentiel post-curing.

Le curing ne concerne pas uniquement les fleurs, mais aussi les résines et les extractions. Évidemment, on ne parle pas du même type de curing pour l’un et l’autre. Mais on y reviendra.

 

Qualité et produits finis

Avant de parler de séchage et de curing, on peut déjà évoquer les variétés et leur culture. Selon la génétique, le climat, le sol, les nutriments et bien d’autres facteurs, le curing dont votre fleur ou votre résine aura besoin ne sera pas le même. La structure et la maturité des trichomes, ainsi que le timing de la récolte, sont autant de paramètres influents.

 

Processus post-récoltes du cannabis

 

À quoi sert le curing ?

Le curing sert à affiner un produit : on enlève ce qui ne sert pas et on garde l’essentiel. Il permet de réduire l’humidité et d’éliminer la chlorophylle, tout en préservant les cannabinoïdes et les terpènes volatils. Le produit devient alors stable et prêt à être affiné et vieilli. Bref, que du positif ! Mais encore une fois, tout doit être adapté en fonction du produit.

Petit exemple : chaque fleur ou variété a une structure et une densité unique, avec un taux d’humidité interne spécifique. Cela implique forcément un curing sur-mesure.

 

Les différentes techniques de curing

Le curing peut être réalisé de plusieurs manières selon les objectifs, les ressources disponibles et la nature du produit en question.

 

Le curing en bocaux (méthode classique)

C’est la méthode la plus courante et accessible. Après le séchage, les fleurs sont placées dans des bocaux en verre hermétiques, généralement remplis aux ¾ pour éviter une accumulation excessive d’humidité.

Il faut aussi « burper » les bocaux, donc les ouvrir pour ventiler. Quotidiennement durant les premières semaines pour renouveler l’air et évacuer l’excès d’humidité. Ce genre de stockage/curing peut durer jusqu’à 6 mois, voire plus dépendant de l’affinage désiré et du produit. Attention, bien que cette méthode permette de bien conserver les arômes et les terpènes, il est aussi possible d’avoir de la moisissure et de tout gâcher si l’humidité et l’environnement sont mal contrôlés.

 

Le curing en sacs spéciaux

Certaines marques proposent des sacs spécialement conçus pour le curing, permettant une micro-respiration et un échange gazeux optimal. L’humidité est bien gérée et on manipule moins les produits, mais on a moins de contrôle direct sur le curing en cours.

 

Le curing sous vide

C’est pas une technique avec laquelle tout le monde est unanime mais c’est une méthode plus moderne. Si c’est bien fait, la conservation peut être longue et on minimise grandement les risques d’oxydation. Certaines personnes n’apprécient pas toutes les réactions chimiques qui occurent, et elles peuvent parfois altérer les fleurs, leur texture et leurs arômes.

 

 

Le curing en cave ou en baril (affinage prolongé)

Technique inspirée des méthodes utilisées pour le vin ou certains fromages. Les fleurs sont stockées dans des caves contrôlées en humidité et température, parfois dans des barriques en bois pour un affinage particulier. Cela peut développer les arômes et les stabiliser, mais il faut évidemment l’environnement et le stockage nécessaire.

Aujourd’hui il existe des caves/frigos spécialisés pour l’affinage et le curing du cannabis. Comme il en existe d’ailleurs pour le vin ou les cigares.

 

 

Faire sécher ses fleurs de cannabis

Il va sans dire que sécher son cannabis dans de bonnes conditions est primordial. Pourtant, c’est une étape souvent négligée. Beaucoup de producteurs font sécher comme ils peuvent, où ils peuvent, faute de moyens ou de place. Il faut dire qu’avoir un séchoir parfait, avec un environnement contrôlé au millimètre près, c’est ni simple ni donné à tout le monde.

 

Humidité relative sur la vie d’une plante de Cannabis

 

Température et humidité idéales

Un séchage lent est généralement recommandé, avec une température autour de 18°C. De manière générale, 15-20°C, c’est un bon intervalle, avec une humidité relative entre 50 et 60 %. Mais ces chiffres sont indicatifs : ils varient en fonction des fleurs. Par exemple, si vous récoltez une herbe encore très humide, il pourrait être pertinent de commencer avec une humidité plus basse pour éviter tout risque de moisissure.

L’obscurité et une légère circulation d’air sont également nécessaires. Les techniques de manucure, de suspension et le type de support utilisé pour le séchage jouent aussi un rôle crucial. La densité, la taille des fleurs et des branches influencent directement le processus.

 

Durée optimale du séchage

Un séchage optimal dure en moyenne entre 10 et 15 jours. Un séchage trop rapide peut enfermer l’humidité à l’intérieur des têtes, tandis qu’un séchage trop long peut entraîner une perte excessive de terpènes et de saveurs.

 

 

Maturation et changements

Le curing a de nombreux bénéfices et impacts sur la transformation du cannabis au niveau chimique. Dès les débuts des processus, la chlorophylle commence à se dégrader, réduisant ainsi le goût « vert » désagréable. Cela donne aussi la chance aux véritables arômes de la plante de s’exprimer. On peut constater ces changements dans les variétés riches en terpènes complexes, où un curing bien mené révèle des notes subtiles qui passeraient inaperçues autrement.

Les cannabinoïdes, eux aussi, subissent des transformations. Le THCA contenu dans les trichomes passe progressivement à sa forme active, le THC, tandis que d’autres, comme le CBDA, se transforment en CBD. Cette maturation chimique donne des effets plus doux et mieux équilibrés. Un curing prolongé permet même, en partie, la transformation du THC en CBN.

Un autre exemple, un curing long sur une variété riche en limonène et myrcène peut adoucir son profil aromatique. En atténuant les notes trop citronnées et en développant des nuances plus rondes et terreuses. À l’inverse, une variété avec un fort taux de pinène peut nécessiter un curing plus court pour éviter la perte excessive de ses arômes frais et boisés.

Les contenants utilisés influencent également ces changements. Dans un bocal en verre hermétique, les terpènes sont mieux conservés, alors que dans un baril en bois, ils peuvent interagir avec les tanins du contenant, modifiant subtilement le profil final. Certaines expérimentations poussent à croire qu’un affinage en atmosphère contrôlée (sous vide ou en faible oxygénation) peut ralentir ces mutations et offrir un produit encore plus riche après plusieurs mois.

Si on devait conclure, tout a un impact sur la chimie du cannabis, et bien tout maîtriser permet d’obtenir un produit avec des arômes spécifiques, des effets optimisés et une consommation plus agréable.

 

L’affinage

Pour rappel, le curing est l’étape intermédiaire entre le séchage et l’affinage. On cure d’abord, et une fois le curing réussi, on affine. Beaucoup de passionnés font encore l’amalgame entre les deux. Attention, bien que les deux permettent la maturation du cannabis, ils n’ont pas les mêmes effets.

Le curing élimine ce qui est inutile, en triant et stabilisant les composants du cannabis. Il dure généralement quelques semaines à plusieurs mois. L’affinage, lui, permet une transformation plus profonde des cannabinoïdes et des terpènes. Les cannabinoïdes se polymérisent, les terpènes évoluent, et les saveurs s’affinent encore davantage.

L’affinage peut être réalisé de multiples façons : en cave, en cuve, sous vide, en pot… Il peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années selon les préférences et objectifs.

 

 

Et le hash dans tout ça ?

On parle beaucoup des fleurs, mais qu’en est-il des résines et des extractions ? Contrairement aux fleurs, il existe un consensus plus large sur le curing et l’affinage des résines.

Une fois curées, les résines ont perdu leur humidité, deviennent stables et maturées, avec des arômes intensifiés. Le processus commence bien sûr par un séchage, suivi d’un curing et parfois d’un pressage pour modifier la texture et la densité.

 

Le curing des extractions

Pour les extractions, le curing est plus délicat. On n’applique pas le même traitement à un BHO, une rosin ou une live resin. Mais dans tous les cas, on cherche à stabiliser, figer leur structure et préserver leurs arômes.

Certains passionnés expérimentent même en jouant sur la température, l’humidité et la structure pour faire muter leurs extraits et obtenir des textures et des profils aromatiques inédits. Comme toujours, le stockage final est crucial pour préserver la qualité du produit.

 

Durées idéales pour les résines et extractions

 

  • Hash traditionnel (dry sift, charas, marocain, libanais…) : 3 à 6 mois minimum pour un affinage optimal. Certains hash peuvent être affinés plusieurs années. Pour rappel, le meilleur hash que Frenchy Cannoli ait fumé dans sa vie était un hash vieilli pendant 13 ou 16 ans !
  • Ice-O-Lator (bubble hash) : 2 à 4 mois c’est le minimum conseillé pour stabiliser la texture et intensifier le bouquet.
  • Rosin : Généralement quelques semaines pour stabiliser l’extrait, mais certains l’affinent plusieurs mois.
  • BHO et autres extractions au solvant : Dépendant du type d’extraction et de la purge, entre 2 semaines et 3 mois pour une stabilisation parfaite.
  • Live Resin et Fresh Frozen : À consommer rapidement ou à stocker sous vide. Idéalement à basse température.

 

 

Conclusion

Affiner, curer, maturer… Que ce soit pour une fleur ou un extrait, ces étapes sont essentielles pour optimiser le cannabis avant sa consommation. Elles permettent d’améliorer le produit, de le peaufiner et de préserver ses principes actifs et ses arômes volatils. Ce travail méticuleux stabilise même chimiquement le cannabis, le rendant plus agréable à consommer, plus puissant et plus savoureux. Bref, tout est mieux et meilleur. C’est ouf !

C’est une science à part entière, car chaque produit nécessite une approche spécifique. Mais au final, le séchage, le curing, l’affinage et la maturation suivent tous le même but : maximiser la qualité du cannabis.

Professionnels, particuliers, amateurs et passionnés, n’hésitez pas à partager vos retours et vos techniques pour enrichir ce dossier !

 

Maîtres sécheurs et affineurs,
Que vos buds brillent sans dommages,
Que vos terps fassent un carnage,
Et que vos bocaux ne fassent pas naufrage !

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Oro Oro
Passionné par le cannabis en général. De la génétique aux produits finis en passant par la culture. Les terpènes, les saveurs et les effets que peut procurer le cannabis et le chanvre également. Il n'a jamais été question pour moi de ne plus en consommer ou de réduire ma consommation, cependant, l'impact négatif que celui-ci (THC) aura eu sur ma santé mentale et ma créativité n'était pas négligeable. Le CBD m'a remis droit dans mes baskets et m'a fait découvrir un nouvel aspect de la chose en remettant les cannabinoïdes dans leur juste utilisation. Tout ça couplé à mon côté geek/robot et ma passion pour l'écriture est ce qui m'a poussé jusqu'ici aujourd'hui.

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